L'art : un destin, ou bien un antidestin ?

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Le mythe de Prométhée et Épiméthée, rapportant la distribution à toutes les espèces vivantes des attributs naturels permettant d'assurer leur perpétuation, fait de la τέχνη / téchnê un attribut dont les mortels humains ne bénéficient que par la ruse de Prométhée (initialement réservé aux seuls dieux, dotés d'un pouvoir démiurgique). Ce mythe nous intéresse ici par l'exception humaine : il confère à l'homme un pouvoir unique, par lequel il s'apparente aux dieux, en ce qu'il peut fabriquer ce dont il ne dispose pas naturellement.

De fait, nous retrouvons dans le vocabulaire de l'art des termes empruntés au champ du religieux : dans sa dimension démiurgique, l'art relèverait du sacré. En effet, il échappe aux déterminismes et à la matérialité de la nature, constituant une réalité présente dans le monde, mais séparée des autres réalités. C'est en ce sens que Malraux clôt Les Voix du silence par la formule : "L'art est un antidestin". 

Problème :

Comment l'art, par lequel les hommes échappent au déterminisme d'un ordre naturel des choses en devenant des créateurs, peut-il dans le même temps être perçu comme ce qui leur revient en partage du fait d'une "nature douée" ? Le destin des artistes serait-il de déjouer le destin ?

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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